Louis se souvenait parfaitement des indications de cette charmante dame qui avait su le guider au sein des Archives départementales : l’homme avait été suspecté de démence caractérisée et avait pitoyablement fini ses jours en hôpital psychiatrique, non loin de là...
Sa version des faits et le résultat de ses recherches avaient été sévèrement critiqués et immédiatement dénoncés par toute la profession ainsi que par le diocèse d‘Angers. Le livre fut imprimé à très faible tirage puis très vite, retiré de la vente.
Dans ces pages, la chose était entendue : bien avant les mérovingiens et l'odieux massacre de l’Ordre des Chevaliers Lépreux, une tragédie scella à tout jamais le sort de ce lieu si funeste.
On dit que Bam’Shor et les siens, à la tête d’une armée, auraient perpétré des massacres inhumains. Ainsi, ils auraient trucidé allègrement hommes, femmes et enfants parmi le peuple des Andes.
Ivre de colère, Fenrod le sage se serait allié au roi de cette tribu amie, un dénommé Gowern et après maints combats, au terme de nombreux sièges, seraient parvenus finalement à vaincre les quatre renégats, devenus entre-temps de véritables démons, des créatures que Faure nommait sans raison «Fénaïdes».
«Les tous premiers Fénaïdes, pensa Louis. - Des êtres mauvais et particulièrement inconstants, dévoreurs de mondes et seigneurs du Grand Chaos !».