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MALROUVE de Ludovic Careau

22/6/2009 - Malrouve I, chapitre 5

- Louis !

Le rêveur ouvrit les yeux en entendant cette voix. Il ne la connaissait pas mais elle ne lui était pas totalement étrangère.

L'esprit brumeux, l'enfant était assis au pied du grand pin mais le vent ne soufflait toujours pas et les cris des autres gosses, au loin, ne lui parvenaient plus. Le ciel avait cette teinte singulière de l'ocre et la maison ressemblait à celle qu'il avait vu dans un livre imagé, un ouvrage de contes ou bien à cette représentation naïve de maisons situées sur l'Île aux Enfants !

Le perron avait des contours délicieusement lissés et parfaitement rectilignes. Le toit était un authentique trapèze et les fenêtres croulaient sous le poids de jardinières, débordantes de géraniums rouges ; la porte d'entrée était un beau rectangle de couleur bleue turquoise et la nature était aussi entretenue et découpée que dans les plus rutilants jardins à la française !

Mais Les oiseaux ne chantaient toujours pas et les arbres persistaient dans leur immobilisme.

Sous le perron, les deux orifices ténébreux qui effrayaient tant l'imagination fertile de certains mômes, avaient été remplacés par une charmante fontaine de style gréco-romain. Mais l'eau n'y frémissait pas.

Sous ses fesses, Louis remarqua que la texture de la pelouse semblait comme synthétique et que le grand pin paraissait avoir été croqué par les feutres d'un gamin !

Non loin, un homme, assis sur un banc en fer forgé, l'observait. Il était âgé d'une quarantaine d'années et coiffé d'un élégant chapeau en feutre crème. Ses habits étaient de même teinte et paraissaient datés de la fin du XIXe siècle !

L'homme était chic et fumait une cigarette avec manière et délectation. Sa fine moustache rebiquait à chacune des extrémités. L'individu témoignait d'une grande aisance sociale et ne s'en cachait nullement ! Les jambes croisées, une canne au pommeau ciselé dans une main gantée et un journal plié dans l'autre, il adressa un sourire énigmatique à l'enfant éveillé :

- Bonjour, Louis. Dit-il, sans toutefois remuer les lèvres.

Son regard était inerte et inflexible. Son sourire dénotait avec son attitude. Il y avait quelque chose d'inquiétant dans ce personnage, même si le timbre de sa voix passait pour être suave et reposante, comme la douce mélopée des sirènes...

 


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Roman/blog fantastique, écrit au fil du temps, entre imaginaire et réalité, entre rêve et cauchemar... Pour tous ceux qui aiment lire !

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