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MALROUVE de Ludovic Careau

8/7/2009 - Malrouve I, chapitre 12

Ce puits, cette ouverture qui vous plongeait directement dans les sous-sols froids et humides de ce vaste complexe d'où émanait l'odeur fétide d'une mort ancienne, avait alerté sa mémoire. Ce massacre collectif, cette folie meurtrière, sans l'ombre d'une seule explication rationnelle, lui fit penser à ce vieil article où l'on parlait de la progression du chantier pharaonique entreprit par Gustave Malrouve. Il se souvint surtout de ce tragique épisode où deux ouvriers s'étaient volontairement assénés de grands coups de pioches, devant le regard médusé et impuissant de leurs camarades...

- Oh... Ce puits semble avoir une place importante dans cette affaire... Pour tout vous dire, j'ai parcouru ce matin le journal intime de madame Malrouve, l'épouse de l'homme qui donna son nom à la propriété... C'était dans les années 1880... Déjà, dans ses pages, cette femme mentionne à plusieurs reprises ce très vieux cellier et le puits qui s'y trouve... 

- Vous me le prêterez. Il faut absolument que je le lise... Où l'avez-vous dégoté ?

- Retrouvé sous les combles du château, parmi tout un fatras de vieux papiers, de reliques et de vieilles photos ayant appartenus à la famille Malrouve et qui ne fut jamais récupéré... Mais revenons aux empruntes retrouvées par notre cher inspecteur Achelain. Pourquoi n'appartiendraient-elles pas aux véritables assassins ? Certes, elles sont postérieures à la tuerie mais rien ne permet d'innocenter complètement nos deux mystérieux intrus.

- D'après notre ami, sa conviction était que ces neuf femmes se soient entretuées pour des raisons encore mal définies... Pour lui, deux hommes, venus de l'extérieur, seraient entrés dans la demeure pour empêcher l'affrontement... Mais leur tentative échoua. Ils arrivèrent trop tard. Ils ne purent que constater, impuissants, l'étendue des dégâts... Achelain, malgré tout, avançait l'hypothèse d'une querelle qui se serait envenimée et qui aurait très mal tournée... Pour lui, Sœur Hélène ne fut qu'une victime collatérale de cette animosité... Elle aurait voulu s'interposer et en aurait payé le prix fort... 

- Est-ce que notre ami fait mention d'une prise importante d'alcool ou d'autres produits illicites ? Demanda Louis, l'air circonspect. 

- Rien de ce genre. Répondit presque instinctivement Gordien. - C'est justement ce point précis qui déroutait notre enquêteur... Pour commettre de tels actes, il leur fallait un puissant désinhibeur, pensait-il. Mais rien. Que ce soit dans les rares analyses qu'on autorisa à pratiquer, dans chaque recoin du château ou dans les affaires personnelles de nos victimes... Degré zéro d'alcool et aucune substance hallucinogène trouvée...


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Roman/blog fantastique, écrit au fil du temps, entre imaginaire et réalité, entre rêve et cauchemar... Pour tous ceux qui aiment lire !

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