Malgré le faste du décorum, mobilier d'époque, tentures anciennes et lustre resplendissant, l'ambiance générale ressemblait davantage au recueillement d'un monastère.
- Puis-je vous débarrasser de votre pardessus, madame ? Proposa la vieille gouvernante.
- Non merci. Je préfère le garder avec moi... Mais, vous êtes madame Larchaux, l'épouse de monsieur Pierre Larchaux ?
- Veuve depuis près de dix ans. Il s'est éteint en 97...
- Navrée. je ne savais pas.
- Vous n'avez pas à être désolée, chère madame. Vous n'y êtes pour rien. Dit-elle en souriant et en plissant ses petits yeux de fouine.
A ce moment, un homme âgé, de petite taille, au faciès émacié et au nez aquilin, aux cheveux blancs et épars, habillé d'un veston de tweed crème, descendait des escaliers de marbre blanc, tel un seigneur en sa demeure...
- Bonsoir Catherine. Dit-il d'une voix presque' hautaine et quelque peu nasillarde.
- Bonsoir professeur. répondit-elle. - Je suis inquiète, professeur. Très inquiète...
L'homme se déplaçait avec une certaine difficulté.
- Arthrite. Dit-il comme pour se justifier. - Ce temps n'arrange rien.
- Il faut qu'on discute. Dit-elle, impatiente.
- Bien. je comprends... passons au salon. Proposa-t-il en regardant madame Larchaux. - Madeleine, seriez-vous assez aimable pour nous faire un peu de thé ?
- Bien professeur.
Intérieur coquet, arrangé avec tout plein de vieilles choses, Catherine avait l'impression de se retrouver dans la boutique d'un antiquaire avisé.