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Dans l'étroit et long couloir du premier étage, Brissard progressait lentement, lampe de poche et arme à la main, scrutant attentivement les ténèbres d'une obscurité toujours plus dense.
Il avait perçu du mouvement, là haut, à l'étage supérieur. Il s'inquiétait pour Gordien et ne voulait pas la voir se faire découper, elle aussi, à coups de machette par ce malade au masque de cuir.
L'homme bedonnant avait peine à retrouver son souffle et sursautait au moindre bruit.
La transpiration, froide et collante, avait fini par lui provoquer des démangeaisons, juste sous les aisselles...
- Ohé ! Gordien ! Ohé ! Appelait-il d'une voix étranglée.
Il ne devinait que les encadrements de portes. Toutes ces pièces avaient été ouvertes. Toutes avaient été visitées de manière brutale et systématique.
La lumière spectrale de sa lampe rendait le décor quelque peu sordide et peu engageant...
"ça sent la mort, ici..." Se disait-il.
Il n'entendait que des pas au-dessus de sa tête. Des coups sourds provoqués par des déplacements rythmés et ponctuels...
Brissard se devait de gagner le deuxième étage, objectif ordinaire en apparence mais devenu si délicat à accomplir.