"Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance". La phrase inscrite à l'entrée de l' Enfer de Dante pourrait également se trouver à celle de Pôle Emploi, tant du côté usagers que de celui des employés. Embauchée par CDD à l' ANPE, juste avant la fusion effective avec les Assedic, Marion Bergeron y a travaillé six mois et a ainsi passé 183 JOURS DANS LA BARBARIE ORDINAIRE. Clients agressifs, voire violents pour certains, collègues saturés et souvent dépressifs, journée exténuantes, tel fut son lot durant cette période professionnlle. Recevoir les chômeurs dans cette structure ne signifie pas leur chercher un emploi mais remplir des dossiers le plus rapidement possible afin de tenir le quota des personnes reçues. Le côté humain est quasi banni et quand on a le malheur de se pencher un peu trop longtemps sur le cas d'une personne, ce sont les autres agents qui vous en veulent car pendant ce temps, le travail n'est pas accompli. La fusion des deux entités ANPE/ASSEDIC a empiré les choses en effectuant le mariage de la carpe et du lapin. A force de voir défiler la misère humaine, d'être insulté ou même giflé par des clients irrascibles, les nerfs craquent et les arrêts maladie pour dépression se multiplient, quand ce ne sont pas les tentatives de suicide. Pendant ce temps, les ministres successifs vantent la structure qui n'est qu'une coquille vide. Un constat édifiant !
183 JOURS DANS LA BARBARIE ORDINAIRE de Marie Bergeron Plon 236 pages 18,50 €
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