Jamais les français n'ont autant écrit que pendant la seconde guerre mondiale. Mais la plupart de ces courriers ne furent pas échangés entre zone libre et zone occupés ou adressés aux prisonniers de guerre en Allemagne. La majorité de ces missives, souvent anonymes, furent adressées à la police française ou aux autorités d' occupation. LA DELATION DANS LES ANNEES NOIRES fut une faces les plus sinistres de bien des individus. Dénoncer des juifs, des réfractaires au STO (service du travail obligatoire) ou des commerçants censés se livrer au marché noir fut monnaie courante. Pour quelles raisons ces délateurs agissaient-ils ? Certains par conviction politique mais bien plus pour des inimitiés personnelles : jalousie, désir de récupérer un logement, sans oublier ceux qui ne dénoncèrent que pour toucher une prime. Certains journaux collaborationnistes ainsi que les allemands encouragèrent ces corbeaux et bien des gens furent déportés et moururent dans des camps de concentration du fait de ces dénonciations. En Alsace Lorraine annexées, les nazis invitèrent les habitants à signaler leurs voisins ayant des sentiments francophiles ou anti allemands. A la Libération, des lettres, dénonçant cette fois les collabos, continuèrent à faire travailler les services des Postes. Un pan de l'Histoire récente qu'on a trop souvent voulu occulter afin de fabriquer le mythe d'une France unaniment résistante.
LA DELATION DANS LA FRANCE DES ANNEES NOIRES ouvarge collectif sous la direction de Laurent Joly éditions Perrin 377 pages 23,50 €
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