Les promesses n'engagent que ceux qui les croient, affirmait Henri Queuille. Cette formule d'un ancien président du Conseil s'applique parfaitement au maître du IIIème Reich qui sut manipuler la presse comme nul autre. Il convainquit des journalistes britanniques, américains et quelques français qu'il ne pensait qu'à la paix et qu'il n'envahirait aucun pays. LES ENTRETIENS OUBLIES D' HITLER nous montrent la crédulité pour ne pas dire l'aveuglement de ces reporters, parfois sympathisants mais aussi opposants au régime nazi. Un français, Robert Chenevier, écrivit même dans L' illustration en décembre 1938, soit quelques mois avant le début de la deuxième guerre mondiale, que ses yeux (d'Hitler) étaient d'un bleu tendre, d'un bleu lavé des cimes, d'un bleu innocent que seuls possèdent les touts petits.(sic) Joseph Goebbels, son ministre de la propagande fut la cheville maîtresse de cette intoxication mais le Führer lui-même avait l'art d'endormir ses interlocuteurs par des propos lénifiants. Lire ces extraits de reportages aujourd'hui leur donnent un aspect surréaliste quand on connaît les horreurs perpétrées par cette dictature mais n'oublions pas qu'à la même époque, certains organes de presse célébraient Staline et qu'il n'y a pas si longtemps, des intellectuels occidentaux glorifiaient Mao ou Pol Pot. L'Histoire n'est qu'un éternel recommencement. LES ENTRETIENS OUBLIES D' HITLER 1923-1940 d' Eric Branca Perrin 301 pages 22 € Retrouvez A L' ECOUTE DES LIVRES chaque mercredi à 18h30 sur Radio Massabielle |