Il convient tout d'abord d'expliquer le titre de ce roman LAVEUSE DE CHIENS. Pour les islamistes, les chiens sont les animaux les plus méprisables et donc, ceux qui les lavent sont au ban de la société.L'héroïne de cet ouvrage est revenue en Afghanistan après avoir vécu plusieurs années en France et, aux yeux des gardiens de la tradition, elle s'est occidentalisée et est indigne. En 2004, les talibans ont quitté Kaboul mais leur présence est toujours sensible. Bien des femmes continuent de porter la burkha et n'osent sortir seules. Aryana décide de créer un atelier de couture et embauche plusieurs femmes. Ce sont les portraits des unes et des autres que nous découvrons au fil des pages, de la femme soumise à l'émancipée, de la mère de familleà la future mariée qui craint de ne plus être vierge simplement parce qu'un garçon l'a embrassée. Les occidentaux, américains surtout, sont haïs de la population car se conduisant comme en pays conquis, eux censés être venus libérer les afghans. Le souvenir des attentats, des années de dictature communiste puis talibane ressurgissent car une dictature est toujours prête à s'installer dans le pays. Au passage, l'image du commandant Massoud, adulé en occident ,est ternie. Cet ami de Madelin, entre autres, n'était qu'un chef de guerre aussi cruel et sanguinaire que les autres.
Voici un roman sensible, parfois brutal, qui donnera à chacun une idée plus précise de la société afghane, reprojetée à la une de l'actualitié depuis la mort de dix soldats franaçis
LAVEUSE DE CHIENS de Lyane Guillaume JC Lattès 303 pages 18 €
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