Description
Mes Liens
»
»
»
»
|
chevauchée galactique
- regarde autour de toi, comme tout passe et comme rien n'est seulement aperçu ; regarde autour de toi, comme le paysage file et comme ton reflet défile. Dans l'air, le sable et les étoiles, regarde comme si tu n'avais plus de masque sur les yeux, regarde tout en pédalant, regarde si tu n'avais pas perdu quelque chose en dépassant.
Et vogue le vent, délaçant ma lourde tresse sur les chemins éteints. Un silence chaud et feutré épie mon sourire, le seul ouvert à cette heure là de la nuit, seul sourire happant le vent et les odeurs de carburants. Une faible lueur derrière l'épaule, et quelques rayons de lune dansent sur la route sombre...et j'aurais voulu laisser échapper quelques miettes de mots sur le macadam, j'aurais voulu distiller quelques éclats de musique sur les panneaux triste de la ville couchante, écrire pas à pas sur toutes les lignes de toutes les autoroutes que les ombres ne m'ont jamais parues aussi belles que ce soir là où j'ai volé ma liberté et enfourché le temps pour aller jouer avec l'amour. J'aime la vitesse et le flou autour de mon visage, et vvvvvlou vvvvvvlou vvvvvlou je vais faire crier mon abdomen, et faire gicler mon coeur au bord des lèvres. Que la brise est douce sur cette galaxie, quand il est minuit et que Cendrillon fait vriller ses chevilles sur sa bicyclette magique. Que la bise est douce, celle que va bientôt lui chuchoter son amant le prince charmant. Et j'aime tant faire défiler l'histoire, tout en déposant l'odeur de ma nuque sur le tracé du parcours, j'aime tant faire dérouler mon imagination sur la descente de la route, que j'espère peut être c'est fort possible mais je n'en suis pas sûre, pouvoir pédaler aussi vite et pendant bien plus longtemps que ne dure la pente déboulant au château. Je vais si vite sur le fil de l'inconscience que si, par mégarde, il m'arrivait de déchirer un bout de nuage,et que si, par miracle, il m'arrivait de sauter par dessus les anges, j'en resterais bien ignorante. Toutes les forces de toutes mes gambettes (deux ou trois selon la saison) se sont dépliées pour l'occasion, et les télévisions peuvent toujours briller sur les balcons à l'horizon, mon téléphone cellulaire vibrer dans ma poche avant droite, j'ai bien l'impression qu'aucun tremblement de terre ne pourra me faire revenir à la raison, je suis un cosmonaute fou, pédalant sur un vélo électromagnétique et empruntant un vortex délirant entre la ceinture d'astéroïde de mon système solaire et une nébuleuse inconnue, je chevauche Pégase et je suis attendue par Copernic, Galilée, Kepler et Newton...je suis la cycliste professionnelle de l'espace intersidéral et je m'en vais rejoindre les constellations...
- Je suis et je vais, c'est quelque chose comme ça.
|
Posted: 3/6/2007 |
Lien |
|
une souris verte qui se scratchait au chili
(Peinture : Janine Pascal) Dans mon lit qu'est riquiqui, c'est la poule qui fait ouille j'ai mal aux couilles sale fripouille. Les petits vermuisseaux s'en vont à la montatagne, cueillir du safran en bandoulière, et des cerises toutes turquoises comme une fourmi qui mange du kiri en rigolant des kiwateaux au pays du jambonnet.
Dans mon lit qu'est riquiqui plus on est de fous et plus on rit et plus on boit de thé à la vache qui jouit.
Et la cocotte elle pagaye dans le chocolat à l'artichiant, et la bobotte qui monte qui monte elle va descendre de la montatagne et croiser les vermuisseaux.
Et moi j'vous l'dis, on va bien s'éclatouiller à chatouillager les poules mouillées, et à manger du riz saupoudragé à la sauce d'eau de javel.
Puis le jour des glands, quand ça sera jamais l'heure, on dingdongdera les serpents, pour leur glouglouter qu'il pleure des poules.
Tout ça tout ça, dans mon lit quand i'fera noir, noir comme de la vodka c'est promis juré,
j'irai cracher sur vos tongs.
|
Posted: 15/4/2007 |
Lien |
|
bazarium d'azote carbonique
(photo : Andrea Giacobbe) -Si je peux me permettre : c'est qu'il te faudrait agir avec la plus grande circonspection avec les tungstènes en aluminium de chlorure de carbone, même si tes réserves de nitrogènes sont plus abondantes que celles de silicium de zébulon, personne n'est à l'abri d'une attaque de soufre. - Mais ces gargarismes oxygenent mon néon chromé, ma lumière phosphorescente, c'est mon elixir de vie, d'envie et de connaissances, ma subsistance ! - Souffrir ne te repulse que peu, j'en suis bien aise ! - ... - J'en apostasierais de savoir cela point vrai, mieux vaut réviser ses scalaires si le manganèse ne s'est pas propagé dans les scaphandres...Au surplus, je ne te collerais pas les paupières avec du vernis vomitif, il existe un apophtegme qui stipule ceci : "si la clepsydre des catilinaires se métamorphose en une manoque de pénailles, tu ne te trufferas point d'endorphine sous l'action de l'hydrogène de potassium, ingurgite du zinc phénobarbital, compose toi un diachylon en plexiglas ciré et ton esprit dilapidera les amanites phalloïdes."...comprends ainsi qu'il n'est pas de ma volonté de t'admonester la transcendance puerpérale de ce discours, c'est par un axiome réconnu par tous (je sollicite l'absolution pour la redondance) que je m'exprime : protège toi de la science !
|
Posted: 13/8/2006 |
Lien |
|
L'escalier
Encore une fois c'est le haut qui m'attire, le palier qui m'appâte, la montée qui m'attend, l'envie de grimper qui me prend. On pourrait envisager de remonter l'escalier. Dans cet escalier d'poupées aux coeurs de papier, on croise la vie et son chemin tordu, la mort et tous ces visages perdus; dans cet escalier on trouve que tout est mal foutu et "si j'avais su j'aurais pas v'nu". Tapi dans l'obscurité, le moral dégringole sur le tapis d'absurdités, il cherche la dernière marche du grand escalier, celle du bas. T'inquiète pas, la dernière marche elle n'existe pas, t'inquiète pas, tu n'y resteras pas bloqué, y'aura encore et toujours la prochaine...Et quand t'en auras marre de la vieille rengaine, tu soulèveras les pieds et tu pourras envisager de gravir l'escalier escarpé, et n'oublie pas qu'à tes côtés, je serais là, et que je dévalerais la rambarde de l'existence pour mieux t'accompagner. On pourrait envisager d'escalader la pente, d'arpenter la descente à l'inverse. On pourrait même envisager de stopper la culbute, la chute à la renverse. On pourrait envisager de sauter les marches à cloche-genoux, d'agripper la hauteur, de planter ces ongles, couleur coquillage blessé, dans le bois sombre mais patiné par les décadences, ce bois tendre à la saveur fracassée d'ingrédients pourrissants. On pourrait glisser quelques doigts fins dans les brèches du mur ascendant, y enfoncer les mains, et y voir disparaître nos poignets, nos coudes et plonger nos corps entiers dans la délivrance, dans la jouissance de l'élévation, l'exaltation du crescendo. Dans cet escalier on apprend la vie, la mort, et le temps qui passe, l'amour, la gloire et la beauté, l'amitié, l'argent et les activités existencielles, les tartes à la meringue, les champignons fleuris et l'individu qu'on est. Dans cet escalier on trouve de tout, et le tout c'est de ne pas s'faire mal. On pourrait envisager un escalier, on pourrait même envisager d'y progresser. Et y'a pas de "mais" à cette histoire, les règles du conditionnel n'ont qu'a prendre l'ascenseur pour les enfers.
|
Posted: 10/5/2006 |
Lien |
|
Les boites
J'ouvre des boîtes. Ouvreuse de boîtes, c'est pas mal. La vie c'est fait de plein de petites boîtes, mais y'a des grosses évidement. N'empeche que j'peux pas m'empecher d'avoir envie de plein de boîtes ! C'est classe les boîtes. Plus t'en a mieux c'est. C'est comme un signe de richesse. Richesse de quoi ? J'sais pas. Moi j'aime les boîtes et les boîtes ça s'ouvre. Alors moi j'ouvre les boîtes. Et quand j'ai fini d'en ouvrir une, il en faut une autre. J'ai faim de boîtes. J'ai faim de boîtes qui s'ouvrent. J'ai faim de nouvelles boîtes. Une boîte elle existe pas si on l'ouvre pas. Alors moi j'ouvre des boîtes. Mais je les ferme des fois aussi. Des fois pas. C'est marrant les boîtes ouvertes. Et pi si t'en ferme une, il faudrait en rouvrir deux fois plus après. C'est dur. C'est dur d'ouvrir les boîtes. J'aime bien faire des trucs durs. Alors moi j'ouvre des boîtes. En fait j'me cherche des excuses. Parce que j'en sais rien pourquoi j'ouvre des boîtes. Je sais même pas si j'ouvre bien les boîtes. Je sais un peu, quand même, des fois. Mais des fois pas.
|
Posted: 4/4/2006 |
Lien |
|
|